La respiration yogique et le liquide céphalo-rachidien

La respiration yogique affecte la dynamique du liquide céphalo-rachidien pendant la pratique de la respiration

 (département américain de la santé et des services sociaux)

La pratique de la respiration yogique peut avoir un effet sur la dynamique du liquide céphalo-rachidien (LCR) – le mouvement, le débit et la circulation du LCR – et sur la santé du système nerveux central. Cette étude, menée par des chercheurs de l’Oregon Health & Science University, a été la première à analyser l’impact de la respiration profonde sur la dynamique du LCR.

Le LCR est un type de compartiment liquidien autour du cerveau et de la moelle épinière qui sert de coussin pour ces organes. Le LCR distribue des nutriments et des hormones et, avec le liquide interstitiel (ISF, le liquide présent dans les espaces autour des cellules), aide le système nerveux central à éliminer les déchets métaboliques de son environnement.

Comme la plupart des fluides de notre corps, le LCR bouge également. En fait, l’étude de la dynamique du LCR est devenue une préoccupation récente dans le domaine de la neuropathologie. Comprendre comment le LCR se déplace et échange avec l’ISF est d’une grande importance pour la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies du système nerveux. Le mouvement du liquide céphalo-rachidien est principalement entraîné par des changements de pression, généralement dus aux pulsations du cœur et parfois à la respiration.

Des recherches antérieures ont découvert que les oscillations du débit du LCR pendant la phase de mouvement oculaire non rapide du sommeil sont plus profondes et plus lentes que les oscillations pendant l’éveil. Ce changement dans la dynamique du LCR qui se produit pendant le sommeil peut augmenter la vitesse à laquelle le cerveau se débarrasse des déchets en raison de l’augmentation des échanges entre le LCR et l’ISF. Les chercheurs de cette étude ont émis l’hypothèse qu’une altération similaire des oscillations du flux LCR et de l’échange LCR-ISF pourrait se produire pendant la respiration yogique profonde.

Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour mesurer et comparer les vitesses du LCR pendant la respiration yogique et la respiration régulière. Ils ont recruté 18 participants en bonne santé âgés de 18 à 61 ans, qui ne pratiquaient tous régulièrement aucun exercice corps-esprit axé sur la respiration. Au cours d’une visite d’imagerie, les participants ont reçu des instructions sur les pratiques respiratoires et se sont familiarisés avec l’appareil d’IRM.

Au cours de la séance d’IRM, les participants ont été invités à respirer de cinq manières différentes : respiration spontanée, respiration lente, respiration abdominale profonde, respiration diaphragmatique profonde et respiration thoracique profonde. Ces trois dernières façons de respirer ensemble constituent une technique de respiration yogique connue sous le nom de respiration en trois parties. Les chercheurs ont collecté des données de respiration avec un soufflet respiratoire et des données de pouls avec un capteur de pouls au doigt simultanément pendant la session d’IRM.

Les chercheurs ont découvert que les participants ont connu une augmentation de 16 à 28 % de la puissance et de la vitesse du flux de LCR dans le crâne pendant la respiration yogique par rapport à la respiration spontanée. Parmi les conditions respiratoires yogiques, la respiration abdominale profonde a conduit à l’augmentation la plus significative statistiquement de l’oscillation du LCR. De plus, la pulsation cardiaque s’est avérée être le principal moteur des mouvements du LCR dans toutes les conditions respiratoires, à l’exception de la respiration abdominale profonde, lorsqu’il y avait une contribution similaire de la puissance de la respiration et de la pulsation cardiaque.

Les résultats de cette étude suggèrent que la respiration peut potentiellement être le principal moteur de la dynamique du LCR, selon la forme de respiration pratiquée par un individu. Les chercheurs ont noté que la prochaine étape consiste à voir comment l’entraînement respiratoire yogique à long terme pourrait affecter la dynamique du LCR et, par conséquent, la santé du système nerveux central.

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