Relation coeur-mental, sutra III.34

Sutra III.34. En méditant sur l’espace du cœur, on connaît le fonctionnement du mental.

À première lecture, ce sutra étonne, pourquoi le cœur serait-il l’organe qui permet de comprendre le cerveau ? Beaucoup de civilisations ont situé l’organe de la connaissance dans le cœur. Ainsi les Indiens Pueblos taquinaient-ils C.G Jung lorsqu’ils lui disaient qu’il était fou de croire qu’il pensait avec sa tête ! ( Ma vie, souvenirs, rêves et pensées). François Lorin commente ce sutra de manière très juste je trouve dans ses commentaires des Yoga-Sutra. Il écrit « l’activité mentale ne peut pas se connaître elle-même ; il faut une dimension supérieure : le cœur qui n’est pas sentiment, mais écoute et vision. Lorsque la pensée et le sentiment sont réunifiés, ils soutiennent l’être humain accompli ». C’est ce point intime au plus proche du Soi, qui donne accès aux expressions diverses du mental. J’ai médité (samyama) sur le cœur pour vérifier ! Et j’ai été surprise de sentir à quelle point quelque chose s’ouvrait dans mon crâne (ou mon mental) lors de ces méditations. Un lien très réel unit le cœur et le cerveau. Au-delà des organes, on est invité à explorer les dimensions plus subtiles de ces attributs, pour appréhender la profondeur de ce sutra. Le mieux encore une fois est de vous y mettre. Pratiquez Samyama (la méditation) sur le cœur, et faîtes vous un avis. La vérité se touche avec le cœur. 

Ce qu’il m’est également apparu, c’est que lorsque le cœur est nourri,le mental ne s’égare plus. Le mental cherche souvent à ce que le cœur soit nourri, à recevoir et donner de l’amour. C’est pour cela que je propose souvent dans les méditations de commencer par ouvrir son coeur à la gratitude et de clôturer en déployant cette gratitude. « Cœur ouvert esprit clair », est le titre d’un livre de Thubten Chodron.
Les émotions agissent sur le cœur, l’inhibent ou l’alimentent (la joie diffuse l’amour). Le cœur connaît dans l’instant et le mental traduit. Mais c’est vrai aussi dans l’autre sens, quand le mental ne s’égare plus, ne s’inquiète plus (est clair), le cœur peut recevoir et transmettre. 

Il y aussi la sensation que l’on peut être nourri par le cœur aussi bien que par la pensée. Les gens avides et nourris de connaissance intellectuelle ont parfois moins besoin de relations humaines chaleureuses, car ils trouvent la plénitude dans la connaissance mentale. Et l’inverse peut aussi être vrai. Ce sont deux portes d’entrée de la plénitude qui sont reliées. En nourrissant l’une on nourrit l’autre.

1 commentaire sur “Relation coeur-mental, sutra III.34”

  1. Je découvre votre site par hasard, et je vous remercie de tout coeur pour ces précieux partages.
    Je vais vraiment nourrir mon cœur et mon esprit grâce à votre blog.

    Namaste
    Jennifer

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