Sirsâsana

Le poirier

A. Signification

  • Sirsa : tête
  • Âsana : posture

Posture sur la tête salamba (avec support) ou niralamba (sans support)

B. Fonction

  • Sur la respiration : l’action diaphragmatique est inversée, effet mula bandha marqué par la contraction naturelle dans la posture des bas abdominaux et du diaphragme pelvien.
  • Sur les effets anatomiques : la pression artérielle s’inverse entre le haut et le bas du corps, les organes sont positionnés différemment.
  • Sur les effets psychologiques : changer de regard, sous un angle différent. Changement radical, transformation. Aller à contre-courant de nos schémas habituels. Vaincre nos peurs. Avancer pas à pas, prendre confiance.
  • Énergétiques : chakra coronal

Réference à la perspective inversée. Yoga. Sutra II.33 Quand les pensées perturbent ces attitudes, il faut laisser se manifester le contraire. (prendre du recul, voir les choses autrement, voir l’attitude inverse)

C.  Appuis

Haut du crâne (attention, le sommet est souvent mal positionné). Certaines personnes ont plus de facilité à prendre la posture en plaçant le poids sur le bregma (plus à l’avant du crâne) davantage que sur le sommet, mais dans ce cas, la colonne est plus arquée. 

D. Schéma et description

Caractéristiques

Schéma

Description

Posture inversée symétrique.

Haut du crâne au sol, coudes au sol, écartés de la largeur d’un bras (triangle équilatéral entre la tête et les coudes). Colonne alignée, bassin relevé, jambes tendues.

Anatomie

La ceinture scapulaire est essentielle dans cette posture, elle peut prendre des mois ou des années avant d’être suffisamment solide pour tenir la posture.

E.  Effets, bienfaits

  • Modifications locales de pression artérielle mais pas d’afflux sanguin (l’organisme possède des mécanismes qui assurent une distribution équilibrée du sang). Donc, pas de différence dans l’alimentation en oxygène… Par contre, les artérioles du cerveau se rétrécissent en posture inversée afin d’absorber l’élévation de pression sanguine dans les artères principales (jusqu’ 140 mmHg). Nous entraînons donc nos vaisseaux à s’adapter à des modifications de l’afflux sanguin en se rétrécissant et se dilatant, ce qui permet de prévenir les maux de tête (où un excès de sang exerce une pression sur les méninges),
  • Les postures inversées permettent symboliquement d’économiser notre « nectar lunaire » (soma). Dans cette optique l’énergie vitale est assimilée à un liquide contenu dans la Lune située à la base du palais, et qui s’écoule goutte à goutte vers le bas, venant se consumer dans le Soleil qui siège au niveau du nombril. Le Hâtha Yoga Pradipikâ (III-77) mentionne ainsi : « Toute l’ambroisie qui s’écoule de la Lune à la divine beauté, est, sans en rien excepter, dévorée par le soleil et c’est pour cela que le corps est sujet à la décrépitude ». Pratiquer les postures inversées permet ainsi d’économiser cet élixir d’immortalité aussi appelé amrita. Ce processus est également évoqué dans la Gheranda Samhita (III. 33-36) et le Shiva Samhita (IV. 45-47). La médecine moderne confirme ce point de vue de façon moins imagée en démontrant que les asana inversés ont une action bénéfique sur la santé, en particulier en favorisant la circulation sanguine et donc l’irrigation du cerveau et des organes, ou encore en stimulant la respiration et en réalignant la colonne vertébrale.
  • Amélioration de la digestion,
  • Développement et renforcement des muscles abdominaux,
  • Amélioration du fonctionnement de vos glandes pituitaires et hypothalamus (ces dernières sont des glandes endocrines, sécrétant plusieurs hormones qui régulent le corps),
  • Stimulation du système lymphatique, donc un meilleur système immunitaire,
  • Renforcement des bras et du haut du corps,
  • Amélioration de la circulation sanguine, notamment dans les jambes. Ainsi, elle réduit la sensation de jambes lourdes et prévient l’apparition de varices,
  • Réduction de la rétention d’eau,
  • Ralentissement du système nerveux,
  • Amélioration de la peau, du cuir chevelu et de la vue (par la pression sanguine).
  • Réduction des hémorroïdes,
  • Amélioration de la concentration, réduction de l’anxiété et du stress,
  • Amélioration de l’équilibre,
  • Renforcement de la confiance en soi.

F.  Préparation

  • Le dauphin prépare bien cette posture en travaillant les muscles du haut du corps concernés -ceinture scapulaire).
  • Le bateau
  • Table à deux pieds (pour la nuque)
  • Postures d’équilibre (arbre)

G.                    Prise de posture

  • De préférence près d’un mur. Se mettre à genoux. Placer les coudes au sol, écartés de la longueur d’un bras, entrelacer les doigts et caler l’arrière de la tête contre la paume des mains, le sommet du crâne sur le sol, menton rentré. Relever les fesses, tendre les jambes, soulever les talons, garder les orteils au sol. Avancer progressivement les orteils vers la tête, en les gardant au sol (marcher vers la tête). Lorsqu’ils sont avancés au maximum possible, donner une petite impulsion pour décoller un pied puis l’autre. Plier les jambes, genoux vers la poitrine, dos droit. Tenir la position quelques respirations. Si la position est stable, relever une jambe puis l’autre vers le haut.

H. Respiration

En statique, favoriser une respiration lente et consciente.

I.     Variations

J.    Points de vigilance et contre-indications

  • Il ne faut pas brûler les étapes. Si vous n’êtes pas prêt, vous perdrez l’équilibre. Persévérer pas à pas. Votre confiance se construira peu à peu. L’apprentissage des asanas inversées est long. Ne vous brusquez pas.
  • Si vous éprouvez une sensation douloureuse dans la tête, cessez de pratiquer (pression sanguine trop forte).
  • Si les muscles du cou jouent leur rôle, la mâchoire doit pouvoir être relâchée.
  • Les petits psoas, les droits fémoraux et les transverses empêchent de partir vers l’arrière une fois dans la posture.
  • Déconseillée pour toute personne souffrant d’hypertension artérielle, problèmes cardiaques, glaucome, arthrose cervicale, thrombose veineuse, problèmes de rétine, épilepsie, tendance aux migraines et autres maux de tête, problèmes de cervicales, problèmes de dos, problèmes de thyroïde.
  • Déconseillée aux femmes enceintes, ou à celles se trouvant dans leur cycle menstruel

K.  Adaptations

  • Demi- posture Acunchasana. Ne passer à la posture complète que lorsque l’on parvient à lever les pieds sans impulsion et que l’on parvient à tenir plusieurs respirations.

Avec un support

L.   Bhāvana (observations, orientations)

  • Alignement de la tête et du tronc à partir d’un positionnement correct du bassin
  • Conscience de soi dans l’environnement

M.                 Dans la pratique (aspects dynamiques et statiques, place dans une séance, compensation)

Aspects dynamiques et statiques

  • Statique. Durée de quelques secondes à 12 min.

Place dans une séance

  • Le roi (sirsasana) ne va pas sans la reine (sarvangasana). Faire cette dernière à la suite. Préparer la posture avec des postures préparatoires pour fixer la confiance et l’équilibre et préparer la nuque. Plutôt en milieu ou fin de séance.

Pratikryāsana (contre posture)

Sarvangasana ou repos. Selon la durée tenue.

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