Pour en savoir plus sur le chapitre 3 des yoga sutra

Les yoga-sutras sont un recueil d’aphorismes très anciens, qui guident les pratiquant de yoga dans leur compréhension de l’esprit et des chemins vers la libération. Ils comportent 4 chapitres. Le chapitre III tient une place particulière parce qu’il évoque les « siddhis », les pouvoirs. Il s’agit de conséquences qui émanent d’une pratique aboutie de la méditation. Leur statut est très paradoxal dans le sens où il y a une controverse au sujet de ces pouvoirs. En effet, les rechercher ou les obtenir serait un obstacle sur le chemin de la libération, dans le sens où ils risquent de renforcer l’attachement et l’ego. Et donc, la situation a tout d’un paradoxe : pourquoi consacrer 1/4 de l’ouvrage à ces pouvoirs et les renier dans le même temps ?

L’enjeu est de taille, car les pouvoirs associés ne sont pas des moindres : lévitation, télépathie, invisibilité, stabilité, compassion, connaissance du cours des planètes ou du fonctionnement du corps, ….

Et surtout s’il s’agit de mettre de côté ces pouvoirs acquis pour atteindre la libération.

Alors ? Ne faut-il pas plutôt les voir comme un guide sur le chemin, des repères pour mieux savoir où l’on on est ?

Ce qui est sûr c’est qu’il y une matière à explorer, et qu’elle est très peu exploitée. Par crainte, par méconnaissance ?

Pour moi, il s’agit d’explorer différents supports de méditation, qui permettent de voir où on en est, sans risque d’égarement si on reste conscient des illusions, et que l’on reste centré.

Des ateliers sont programmées sur ce thème. Contactez moi.

Comme le dit Vimala Thakar, les Yoga-Sutra nous font « progresser pas à pas, de façon logique, mathématique, scientifique (je dirai pour ma part plutôt méthodique). La science du yoga explore le processus d’éducation à l’aide duquel la conscience humaine peut participer de façon volontaire à la mutation psychique. » « Patanjali appelle vibhûti ces pouvoirs potentiels contenus dans la conscience et l’organisme humains. C’est pourquoi il a consacré un chapitre entier, vibhûti pâda (chap III), au processus de l’éducation et de la purification. Il nous faut donc comprendre le sens précis du mot vibhûti ; ce sont les pouvoirs potentiels contenus dans la forme humaine. Lorsqu’on essaie d’éveiller ces pouvoirs potentiels à l’aide de techniques, de méthodes, ou en utilisant les possibilités connues de l’ensemble du corps et du cerveau, ils se manifestent sous le nom de siddhis. « 

 » Dans la dimension de samâdhi, le centre du je n’est plus actif, il y a presque unité avec la pure énergie de Ce qui voit. Si, après avoir atteint cette dimension, on veut faire usage, à certaines fins, des pouvoirs qu’elle génère, alors on ne peut vivre kaivalya (la libération, qui fait l’objet du dernier et quatrième chapitre). Mais si l’on n’est pas intéressé par kaivalya, on peut quitter la dimension de samâdhi et exercer ces pouvoirs de façon utile en servant l’humanité » (ces passages sont extraits des commentaires des Yoga-Sutra de Vimala Thakar, YOGA BEYOND MEDITATION – 1996).

Qu’est-ce que samyama, la technique qui fait l’objet de tout ce chapitre III ?

Samyama = dharana + dhyana + samadhi

Dharana : rester fixement sur l’objet ou le thème choisi

Dhyana : y rester longtemps

Samadhi : union, connaissance directe, sans jugement, sans séparation, libération

Ce dernier terme, Samadhi, est plus compliqué à décrire. Il est question de connaissance directe, non séparée. Cela veut dire que vous et l’objet de méditation ne sont plus considérés comme séparés. La méditation sur le son est une bonne pratique pour sentir cette non séparation. La source du son sur lequel nous méditons peut sembler par localisée éloignée. Le son est non localisé, il est tout autour de nous et nous traverse même. Méditer sur un objet est plus difficile, mais l’idée d’omnipénétration est aussi valable, car la lumière aussi pénètre tout, et la lumière de l’objet sur lequel vous méditez pénètre en vous et est étendue dans toute les directions. Il n’y a pas de frontière entre vous. Atteindre cette connaissance sans séparation passe par le non jugement. Dès lors que vous jugez ou analysez, vous créez une séparation. C’est un peu comme jouer d’un instrument de musique avec deux rythmes différents dans chaque main (tablas, batterie, etc.). Si vous vous concentrez sur le rythme de votre main droite, aussitôt vous perdez le rythme de votre main gauche. C’est avec une forme de recul et d’ouverture de votre conscience, que vous pouvez rester longtemps dans le rythme des deux mains de manière harmonieuse.

Il y a une idée d’amour dans samyama, comme si on tombait en amour fusionnel avec notre support d’attention ! (Ceux qui veulent approfondir peuvent se référer au terme de samapatti qui renvoit bien à cet idée d’amour. Cf. cet article https://yoga.rabourdin.com/les-differents-niveaux-de-samadhi/)

D’après Vimala Thakar, encore, « dans les yoga sûtras, le mot samyama est employé de façon très technique, et n’a pas son sens usuel de maîtrise de soi. Quand la puissance de dhâranâ, déjà enveloppée de vide et de silence, devient une expérience de vide à travers dhyâna, et quand cette expérience du vide aboutit à la dissolution du centre Je, cela devient samâdhi et certains pouvoirs apparaissent. Trayam ekatra samyamah (III.4), samyama est la triple puissance de dhâranâ, dhyâna et samâdhi opérant ensemble. Lorsque cette triple puissance, samyama, est focalisée sur certains points comme, par exemple le soleil, sûrya (III.27), la science du yoga nous dit que cela éveille un certain pouvoir. Si elle est focalisée sur la lune, candresamyamah (III.28), ce sont d’autres pouvoirs qui s’éveillent dans l’organisme psycho-physique. Si on la focalise sur certains endroits du corps appelés cakras, d’autres pouvoirs encore s’éveilleront et pourront devenir actifs. « La conscience tout entière, libre de tout mouvement, est donc plongée dans le vide et la paix qui est le contenu du vide. Si cet état se maintient, alors le mental individualisé convertit en expérience cet état où il est entouré, enveloppé de paix et de vide. Cette expérience est ce qu’on appelle dhyâna : tatra pratyaya ekatânatâ dhyânam (III.2). Ekatânatâ signifie maintenir fermement, unir. Le mental individualisé se sent maintenant presque unifié, identifié avec le vide, la paix, le silence. Toutes les autres expériences sont devenues inopérantes, presque inexistantes. De même que le musicien arrive à ne faire qu’un avec la musique, l’artiste avec sa sculpture ou sa peinture, le mental individualisé ne fait pratiquement qu’un avec cette expérience de vide, de paix et de silence. »

Voici quelques sutras choisis issus de ce chapitre III.

Sutra III.34. En méditant sur l’espace du cœur, on connaît le fonctionnement du mental.                                                                                     

À première lecture, ce sutra étonne, pourquoi le cœur serait-il l’organe qui permet de comprendre le cerveau ? Beaucoup de civilisations ont situé l’organe de la connaissance dans le cœur. Ainsi les Indiens Pueblos taquinaient-ils C.G Jung lorsqu’ils lui disaient « Vous les blancs, vous êtes fous ! Vous croyez que vous pensez avec votre tête ! ». François Lorin commente ce sutra de manière très juste je trouve dans ses commentaires des Yoga-Sutra. Il écrit « l’activité mentale ne peut pas se connaître elle-même ; il faut une dimension supérieure : le cœur qui n’est pas sentiment, mais écoute et vision. Lorsque la pensée et le sentiment sont réunifiés, ils soutiennent l’être humain accompli ». C’est ce point intime au plus proche du Soi, qui donne accès aux expressions diverses du mental. J’ai médité (samyama) sur le cœur pour vérifier ! Et j’ai été surprise de sentir à quelle point quelque chose s’ouvrait dans mon crâne lors de ces méditations. Un lien très réel unit le cœur et le cerveau. Au-delà des organes, on est invité à explorer les dimensions plus subtiles de ces attributs, pour appréhender la profondeur de ce sutra. Le mieux encore une fois est de vous y mettre. Pratiquez Samyama (la méditation) sur le cœur, et faîtes vous un avis. La vérité se touche avec le cœur. 

Sutra III.40 Samyama Sur le souffle Udâna : « Grâce à la maîtrise de l’Udâna, on peut s’élever au-dessus de l’eau, de la boue et des épines, et ne pas en être affecté »

« Udâna-jayâj jala-panka-kantaka-âdishv a-sanga ut-krantisn cha ».
udâna : souffle (d’expiration qui monte vers le haut)
jaya : victoire, conquête
jala : eau, liquide
panka : boue, fange, masse
kantaka ‚di-cha : épine
a-sanga : non touché, non affecté
utkrânti : fait de se lever, lévitation
cha : et

Commentaire de Françoise Mazet : Le Yoga distingue cinq souffles : Prâna, Apâna, Samâna, Udâna et Vyâna. La maîtrise de chacun d’eux donne des résultats particuliers. Udâna (je vais plutôt l’orthographier udhana, pour plus de simplicité) étant un expir dirigé vers le haut permettrait la lévitation attestée depuis toujours au nombre des pouvoirs. Enfin, et surtout, par la pratique de la respiration, on peut s’élever au-dessus de ses problèmes, soucis, et difficultés, et retrouver la sérénité d’un mental apaisé. »

Mon commentaire : Je n’ai jamais tellement accroché avec le concept des 5 souffles en yoga : le corps serait décomposé en 5 souffles vitaux. Car ça ne renvoit pour moi à rien de palpable, et du coup je les voyais comme des concepts hasardeux qui auraient aussi bien pu se décliner totalement différemment. En fait je me trompais sur au moins un point. Il ne s’agit pas de découper le corps en 5 souffles, mais le corps subtil… Ou appelons-le « le corps pranique », ou encore énergétique. Et la différence est de taille, car le corps physique n’est que peu concerné par cette histoire. Certes il y a bien des vocations de certaines parties du corps à l’élimination (udhana, organes digestifs), d’autres à l’équilibre (systèmes sympathique), etc. Mais là où je bloquais c’était sur le passage à une autre enveloppe. Je voulais absolument trouver des correspondances avec le corps physique, alors qu’il me suffisait de faire un saut. Un saut presque quantique ! Car en l’occurrence, moi qui n’aime pourtant pas les analogies trop rapides avec la physique quantique, là il s’agit bien de changer d’échelles. De même que les lois de la physique ne s’appliquent qu’à l’échelle microscopique (sauf exceptions), les lois des 5 souffles s’appliquent à l’échelle pranique 😉 Bien sûr, il y a des effets sur le corps physique de même que les effets des lois quantiques de l’échelle micro a des effets sur l’échelle macro. Je vous ai perdus ? En tous cas, l’idée est assez simple, il est trompeur de vouloir transposer les concepts de l’échelle subtile à l’échelle du corps physique. Du coup, pour naviguer dans ce monde subtil, il reste à trouver des points d’entrée perceptibles. Les analogies peuvent aider, c’est pour cela qu’on se réfère aux correspondances avec le corps physique, ou bien aux visualisations (visualiser des symboles, des vagues, des ondes de lumière…). Selon les personnes, ces visualisations fonctionnent plus ou moins bien. Il s’agit alors de trouver pour chacun l’analogie qui fonctionne la mieux. On peut aussi se référer à d’autres sens (toucher, odorat, sons…). Pour en revenir au sutra sur udhana, j’ai donc choisi de m’appuyer sur la fonction associée à ce souffle vital. Sa fonction est l’expression (expression de soi, créativité…). Et cela je l’ai vraiment senti. Percevoir ces souffles vitaux comme des impulsions, cela me parle vraiment. J’ai senti en moi l’impulsion créative, et l’envie de m’exprimer par la voie, par les mots, le chant, l’intention posée dans le langage… Et alors seulement m’est venue la sensation physique de ressentir cette impulsion se propager dans ma gorge, dans mes bras, mon visage. Ces lieux d’expression et de créativité : les bras, mains, les cordes vocales, la bouche, le visage. Cette impulsion d’expression créatrice est la base de ce souffle vital. Et elle s’exprime à travers ces organes. Les zones de blocages dans la voix, dans le visage, les mains sont des freins à la pleine circulation de ce souffle. Ainsi en méditant par samyama sur ce souffle, on peut libérer ces blocages et s’élever dans la plénitude de l’expression de soi, au-delà des épines et de la boue. Quant à léviter…

Sutra III. 23 Les actes sont de deux sortes : rapides ou lents à manifester leurs fruits ; par la pratique de samyama sur ces actes vient la prescience de sa mort (des actes à venir).

Rappelons que Samyama = Dharana (concentration) + Dhyana (méditation) + Samadhi (connaissance sans jugement, libération, union). Ce sont ces trois pratiques simultanées (cf. Sutra III.4).

Ce sutra en sanskrit donne (écrit simplement, sans ponctuations)

sopakramam nirupakramam cha karma tat samyama aparanta jnanam aristebhyah va

sopakramam = prompt à manifester, immédiat, actif, nirupakramam = lent faire fructifier, en sommeil, cha = ou, karma = action, fruits de l’action, tat = qui, aparanta = mort, jnana = connaissance, aristebhyah = par présages, prescience, VA = ou

J’ai médité un mois avec ce sutra pour support. Au début, j’ai eu des questionnements sur ce qu’étaient les différents types d’actes. J’en ai conclu qu’il y a des actes anodins (passer une main dans ses cheveux, se servir à boire) dont les effets sont immédiats, et des actes plus conséquents : (annoncer à quelqu’un qu’on le quitte, choisir un emploi, avoir un enfant, aider un immigré, etc.) dont les conséquences ont des effets à plus long terme. Les Indiens parlent de karma. Ce karma représente l’ensemble de nos actes passés, présents et futurs. Il y a un déterminisme certain associé à cette notion de karma. On peut donner l’image d’une mer avec des vagues et un sens du courant. Nous sommes influencés par ces vagues et ce courant qui nous mènent dans une direction. Ainsi nos actes passés nous poussent dans une certaine direction. Nous pouvons aussi choisir de remonter le courant, mais cela demande plus d’efforts. Je me suis alors interrogée sur le libre arbitre. Est-ce que l’heure de notre mort est déterminé quoique l’on fasse ? Ou bien c’est par la connaissance de l’influence qu’ont nos actes sur ce courant et ces vagues, que l’on peut connaître l’heure de notre mort ?

L’important n’est pas de connaître l’heure de sa mort, l’ensemble des commentateurs des yoga-sutras mettent en gardent contre l’attachement aux pouvoirs émergeant de ces méditations. L’important pour moi est d’avoir un support de méditation qui nous enseigne où nous en sommes dans notre méditation, et qui nous apporte aussi des sujets de réflexions sur nos conditionnements et l’impact de nos choix de vie.

Les actes ne sont pas un support facile de méditation, car ils sont de natures très divers et la plupart n’existent plus (à moins de méditer dans l’action !). J’ai choisi pour ma part de méditer sur l’acte de méditer dans l’instant. Ou bien je pouvais aussi choisir un acte récent mais antérieur, et percevoir l’enchaînement dans lequel il était imbriqué.

Il m’est apparu que certains actes sont plus en accord avec le courant, comme si nous étions naturellement portés dans une certaine direction. Lutter contre semble contre nature. Mais cela questionne sur le libre arbitre. Plusieurs lectures m’ont amenée à considérer que nous sommes en fait libres de choisir d’aller dans le sens où le souffle nous porte ou bien de lutter contre. Mais il y a bien un souffle qui nous porte et c’est utile de le percevoir. Ce souffle est ce qui nous donne envie, et nous met en vie.

Une autre question est advenue. Quelle est la connexion entre la trame de nos actes et celles des autres êtres vivants. Car nous ne sommes certainement pas conditionnés que par nos actes mais aussi par ceux des autres. Ainsi un réseau de maille de karmas se superpose en permanence.

Enfin, en échangeant avec d’autres personnes sur ce sutra, il m’a été suggéré que Samyama permet de prendre conscience de la simultanéité du passé, du présent et du futur, puisque la linéarité du temps s’abolit lorsque la conscience s’ouvre (bon, pas si facile à faire 😉). Ainsi Samyama permet de percevoir le futur et donc, si on médite sur nos actes, on perçoit nos actes futurs, et ainsi notre mort.

Quand je m’écoute intérieurement, ce que je ressens, c’est qu’il y a un contexte qui nous détermine de manière large (naissance, entourage, contexte, évènements) mais que nous avons un potentiel d’action qui peut se faire ou non en conscience, et c’est lorsque nous sommes en conscience que nous sommes reliés à la source, alors que quand nous sommes par en mode « automatique », nous sommes séparés de la source.

Voilà… Commentaires mentaux sur une expérience qui est supposés se dérouler en dehors du mental (sans mental), c’est toujours un challenge !

Sutra III. 32 Par la méditation (samyama) sur kurma nadi (le canal de la tortue), on obtient la stabilité.

Samyama est une attention focalisée pendant un certain temps sans imprégnation mentale. Kurma nadi est le un canal énergétique du corps, qui fait circuler le souffle de la tête jusqu’aux bronches et qui signifie « canal de la tortue » car il permet de rester ancré dans le corps, tout en déployant notre perception au-delà. La tortue peut en effet être dans l’eau et à l’extérieur de l’eau, de même qu’elle peut entrer en soi en un clin d’oeil. Le souffle (prana) est ce qui nous relie à l’extérieur et à l’intérieur. En méditant sur ce canal, on obtient, dit ce sutra, la stabilité. Pourquoi la stabilité ? Je me suis posée la question, et c’est la pratique qui m’a apporté une réponse. Lorsque l’on est soumis au flot mouvant des évènements extérieurs, on peut faire des excursions à l’intérieur de soi et prendre du recul. De même, lorsque l’on est agité intérieurement par des émotions, on peut se relier à l’extérieur. Par la capacité à passer de l’intérieur à l’extérieur et réciproquement, on trouve ainsi cette prise de recul qui apporte de la stabilité.

Et si vous en savoir plus sur le canal de la tortue, regardez cette video de Sadghuru

Sutra III. Par samyama sur le chakra du nombril, on a la connaissance du fonctionnement du corps

Nâbhi : nombril

Cakre : centre énergétique

Kâya : corps

Vyûha : agencement

Jnânam : connaissance

Ce chakra est lié au cordon ombilical, c’est autour de lui que se construit et s’agence le corps. C’est le centre d’où part une myriade de conduits subtils (nâdi) qui parcourent l’ensemble du corps pour distribuer et alimenter l’énergie et l’agencer dans le corps.

C’est le chakra de la digestion et de l’assimilation, du feu. Donc centre de distribution avéré.

Sutra III. 25 Samyama sur la bienveillance et la sympathie développe ces qualités en nous. (Maîtri âdisu balâni )

Bâlani force

Maîtri : sympathie, bienveillance

Adisu : les autres

On peut s’inspirer des méditations de bienveillance et compassion bouddhistes et souhaitant le bonheur de certains êtres de notre connaissance (famille, amis) puis en l’élargissant à des inconnus. On peut aussi ressentir en nous la sympathie que l’on ressent naturellement pour ces personnes. Puis il s’agit de considérer ce ressenti sans avoir une personne spécifique à qui l’adresser. Cette pratique développer les qualités correspondantes. La visualiation dépasse la sphère des sentiments particuliers pour devenir une réelle qualité intrinsèque.

Sutra III.18 Lorsqu’on voit (scrute par la spécialisation – samyama) les empreintes de ses habitudes (nos tendances profondes – samskaras), il y a connaissance de nos états antérieurs (naissances passées). 

Par le samayama sur nos conditionnements, motivations, impressions latentes, par l’enquête systématique des fondements de nos comportements et dispositions cachés, on perçoit ce qui a précédé notre naissance, notre caractère.

Jâti : naissance, caractère

Pûrva : antérieur

Sâksat-karanât : dévisager, scruter, regarder distinctement (enquête systématique, en profondeur).

Si l’on ne veut pas faire référence aux vies antérieures, on peut aussi considérer qu’il s’agit des impressions latentes qui laissent des traces (chap 3). Elles peuvent venir de ce que notre lignée familiale a induit pour notre personnage (attentes en termes de valeurs, de comportement, de caractère, de genre masculin/féminin, de succession, de profession, etc.).

Des ateliers à la journée sont programmées sur ce thème, rendez-vous dans la rubrique « stages ». Ainsi que des séances en visio. Contactez moi.

Suite de l’extrait du texte de Vimala Takar cité plus haut : « On appelle siddhi la manifestation d’un pouvoir potentiel. Les yoga sûtras donnent des moyens, des techniques à ceux qui sont intéressés par l’émergence, le développement et la manifestation de ces pouvoirs latents ou siddhis. Par exemple, de nombreux sûtras du vibhûti pâda nous disent comment éveiller ces pouvoirs potentiels en focalisant la triple puissance de samyama sur certains points du monde objectif ou du corps humain Dans le monde entier, y compris l’Inde, nombreux sont ceux qui s’intéressent à l’exploration des pouvoirs latents de l’organisme psycho-physique et à leur utilisation à certaines fins qui peuvent, d’une façon ou d’une autre, servir l’ego, ou bien l’humanité. C’est pourquoi le vibhûti pâda les traite en détail. Mais une chose nous est dite clairement : te samâdhâu upasargâ vyutthâne siddhayah (III.38). L’utilisation de ces pouvoirs, les siddhis, est un obstacle (upasargâ) sur le chemin qui transforme samâdhi en kaivalya.  »

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