Le déconditionnement dans les yoga-sutras
Pourquoi travailler sur nos conditionnements ?
III.9. VYUTTHANANIRODHASAṀSKARAYOḤ ABHIBHAVAPRADURBHAVAU
NIRODHAKṢANACITTANVAYO NIRODHAPARINAMAḤ
L’apaisement des vrittis, et donc la capacité à méditer et à s’unir (yoga, samadhi), est entravée par l’apparition de nos conditionnements.
Sutra II.41. Le déconditionnement engendre la bonne humeur, la concentration d’esprit, la maîtrise des sens et la faculté d’être en relation avec la conscience profonde.
La situation que nous vivons avec le virus est une occasion de se déconditionner. Nous sommes confrontés à des changements d’habitudes qui peuvent être une opportunité.
Les yoga-sutra nous invitent à nous déconditionner de tout ce qui empêche la pleine réalisation. Dans le langage du bouddhisme tibétain comme dans celui du yoga, on parle de purification. Je lui préfère un terme moins chargé sémantiquement : le “déconditionnement”. De quoi s’agit-il ? À mesure que le pratiquant, grâce à sa pratique ou à des évènements extérieurs, fait des découvertes sur sa manière de penser, de sentir et de se comporter, ou sur le comportement d’autres personnes, s’enclenche un processus de démantèlement des vieilles habitudes qui lui apparaissent désormais inadéquates, ou de croyances erronées. Tout se passe comme si l’on défaisait les mailles d’un tricot. Comment est-ce de changer ses habitudes, de changer son regard sur le monde ?
C’est un jeu difficile car il y a un adversaire qui s’oppose à ce démantèlement. C’est l’ego qui se sent menacé. Il intervient pour nous empêcher de progresser sur cette voie. Voilà pourquoi il est si difficile de changer nos habitudes et nos croyances, qui sont devenues des formes de conditionnements. La situation de confinement que nous vivons en ce moment est l’occasion d’observer comment vos habitudes vous conditionnaient. Et de découvrir la clarté, la liberté et le bonheur que vous pouvez atteindre en vous déconditionnant.
C’est aussi l’occasion de mettre en place de nouvelles habitudes choisies, comme une pratique de yoga-méditation quotidienne !
Karma
Les empreintes karmiques résultent de nos actions, restent dans la conscience mentale et influencent notre avenir. Elles sont proches de la notion de tendances inconscientes de l’occident. Ce sont des penchants, des schémas de comportement intérieur et extérieur, des réactions invétérées, des manières de penser habituelles. Ces tendances régissent nos réactions émotives aux évènements et notre compréhension intellectuelle, de même que les émotions habituelles qui nous caractérisent et nos rigidités mentales. Elles créent et conditionnent, chacune des réponses que nous donnons normalement à chacun des éléments de notre expérience.
Ex. Un garçon grandit dans une famille où l’on se querelle beaucoup et il le vivait avec chagrin. Trente ans après avoir quitté la maison, marchant dans la rue, l’homme qu’il est devenu entend des gens qui se disputent. La nuit suivante, il rêve qu’il se querelle avec sa femme. Au réveil il se sent chagrin et renfermé. Sa femme le remarque et réagit, ce qui l’irrite davantage. La condition secondaire (écouter des gens se quereller dans la rue) a stimulé la vieille emprunte karmique qui se manifeste par un rêve. Sa réaction de retrait irrite sa partenaire (qui réagit elle aussi selon ses propres empruntes karmiques), et génère de nouvelles traces karmiques qui renforcent l’emprunte initiale ou sèment une autre graine karmique.
Quels sont les différentes sources de conditionnement ?
On va distinguer 3 éléments qui nous conditionnent :
- Les causes de souffrance : Kléshas (Sutras II.1 à II.9)
- Les habitudes : Samskâras (I.50)
- Les tendances profondes (imprégnations vies antérieures ?) : Vâsanâs (IV.8 à IV.11)
Les kléshas (causes de souffrance) viennent des vâsanâs et des samskâras. (Sutras II.1 à II.9) Les vâsanâs sont des samskâras plus anciens, car ils viennent des vies antérieures.
Les deux sont des imprégnations incrustées dans le mental, des sortes d’empreintes liées à nos actes passés (karma), formant des habitudes, des tendances à réagir et à agir de telle ou telle manière, sous forme de pulsions ou de désirs
Ce sont les tendances résiduelles subconscientes issues de nos actions passées ; qui forment des routines, accumulation de tous les actes qui nous ont conditionné à agir ou penser de telle manière.
Les KLEŚA, les causes de souffrance
II-3. AVIDYĀ – ASMITĀ – RĀGA – DVEṢA – ABHINIVESĀḤ – KLESĀḤ (sources de souffrances)
Les sources de souffrances (Klesha) de l’être humain sont :
- L’ignorance, les fausses croyances (AVIDYĀ A : privatif, VIDYA : connaissance de √ VID : connaître)
- L’identification à une partie de soi, ego (ASMITĀ : ASMI : je suis, √ AS : être, TA : qualité de)
- L’attrait compulsif, la passion (RAGA, de √ RAÑJ : Teindre en rouge)
- La répulsion compulsive, la haine (DVEṢA, √ DVIṢ : répulsion)
- La peur (ABHINIVESA, ABHI : mouvement vers, NI : à l’intérieur, VESA : tente, antre)
L’ignorance, les fausses croyances
- II-4. AVIDYĀ – KṢETRAM UTTAREṢĀM PRASUPTA- TANU – VICCHINA- UDĀRĀṆĀM
L’ignorance est le terreau des autres kléshas, qui peuvent être endormies, faibles, intermittentes ou virulentes.
- II-5. ANITYA- AŚUCI – DUḤKHA – ANĀTMASU – NITYA – SUCI – SUKHA – ĀTMA KHYĀTIR AVIDYĀ
L’ignorance, AVIDYĀ c’est prendre pour essentiel ce qui n’est pas, c’est prendre ce qui est désagréable pour agréable, ce qui est impur pour pur, ce qui est complexe pour simple, qui est permanent pour changeant… et inversement
- ANITYA : Ce qui est changeant, périssable (nitya: Permanent, de √ NI : prêter)
- ASUCI : Obscur, compliqué (suci : lumineux, de √ ŚUC : briller)
- DUḤKHA : Souffrance, inconfort (du : pénible, kha : espace
- SUKHA : Confort, aisance (su : bon, confortable)
- AN ĀTMAN : Ce qui n’est pas essentiel
- KHYATIR : Raisonnement (de √ KHYĀ : proclamer, faire savoir)
Pour identifier avidya, on peut observer ces différents aspects dans notre vie :
- Refus de vieillir, de la mort, du changement (de notre corps)
- Refus de nos faiblesses / défauts qui nous empêche de les accepter pour travailler dessus.
- Refus des limites (savoir dire oui et non, estimation des capacités) : les siennes et celles de l’autre. Refus de distinguer ce qui est bon ou mauvais pour nous.
- Refus de la démarche de connaissance de soir : refus de chercher à se connaître, prendre pour essentiel autre chose que son âme essentielle (s’identifier à son physique, son travail, ses relations, sa famille.)
L’identification à une partie de soi, l’ego
II-6. DṚK-DARŚANA-ŚAKTYOH EKĀTMATĀ IVA ASMITĀ
L’ego, Asmita, est une confusion née d’une identification entre l’instrument de conscience (citta) et celle du témoin de la conscience elle-même (purusa, le spectateur ou le réalisateur du film de notre vie).
- DṚK : Celui ou celle qui voit (√ DṚŚ : voir)
- DARSANA : point de vue, vision
- ŚAKTI : capacité, énergie féminine (qui se marie au potentiel d’action : masculin) (√ ŚAK : être capable de)
- EKATMATA : identification (EKA : un, ATMATA : essence)
- IVA : comme si
- ASMITA : collé à une identité relative (ASMI : je suis, √ AS : ETRE, TA : la qualité de (l’équivalent du « té » français pour passer de libre à liberté)
Dès que je me dis que je ne suis plus rien si je n’ai pas telle ou telle chose, le petit moi (activité physique et mentale) se prend pour le grand moi (source de conscience)
L’attirance compulsive
II-7. SUKHĀNUŚAYI – RĀGAH
L’attrait compulsif, RĀGAH, c’est ce qui se dépose en nous à la suite d’une expérience agréable passée que l’on veut retrouver.
Anusayi : Aller à la suite de
Saya : Ce qui reste en terre, qui repose (De √ Śī : rester)
Si on vit dans le passé, on ne laisse pas place à ce qui peut arriver
Le mot passion vient de pâtir, aliénant.
Le rejet compulsif
II-8. DUḤKHĀNUŚAYI – DVEṢAḤ
Le rejet compulsif, DVEṢAḤ, c’est ce qui se dépose en nous à la suite d’une expérience désagréable passée que l’on a peur de retrouver.
Le refus est lié à la peur de souffrir.
Rester neuf, ne pas se faire polluer par le passé, ne pas se laisser esclavager.
L’équilibre est entre les deux. Et dans la confiance dans la vie.
La peur
II-9. SVARASAVĀHĪ – VIDUṢO’PI SAMĀRŪḌHAḤ – ABHINIVEŚAḤ
La peur est omniprésente même pour le savant car elle véhicule le goût de soi-même
La peur de la mort est liée au sentiment que l’on a de son importance.
Mais cette peur fondamentale participe à la vie.
- SVARASA : le goût pour soi-même
- VAHIN : le véhicule
Que faire des kleshas ?
- II-10. TE – PRATIPRASAVAHEYAḤ – SUKṢMAḤ
PRATIPRASAVA : retourner d’où l’on vient, en sens contraire
Quand elles sont légères, on les élimine en les prenant à contre-courant
- II-11. DHYANAHEYAḤ – TADVṚTTAYAḤ
L’agitation mentale qu’elles entraîne peut être éliminée par la méditation.
L’idée c’est de méditer quand tout va bien, agir en amont quand la situation reste sous contrôle, cela invite à réagir dès que l’on sent de la souffrance. Voir d’où viennent ces souffrances, et les renvoyer à leur source (celles qu’on a vues de II.3 à II.9. L’activité des kleśa doit être évitée par une médiation réflexive.
Un exercice peut être, durant la journée de percevoir nos réactions, comme un spectateur, et avec une grande bienveillance. Les empreintes de ces expériences sont enregistrées dans notre esprit comme un fichier sur un disque dur. Si nous ne sommes pas conscients durant ces expériences, nous enregistrons automatiquement ces réactions comme douloureuses, sérieuses, stressantes, etc. Si nous les regardons, nous pouvons leur donner plus de distance. La même chose peut être faite à la fin de la journée, en regardant le film à l’envers, ce qui nous donne une autre occasion de modifier le nom du fichier (Tenzin Wangyal Rinpoche) et de le regarder avec distance et bienveillance, de manière à ne pas nous y identifier plus que nécessaire.
Un autre exercice est de nettoyer par l’exercice de respiration nettoyante (les 9 respirations).
Les empreintes profondes : vâsanâ
- āSANāNAM
Nous sommes influencés par nos souvenirs inconscients.
Les vâsanâ sont l’écho de fruit ancien, ils forment des conditionnements.
Les vâsanâ ont comme en hibernation, dès que les circonstances (échos) sont là, ils se réactivent.
Ils sont liés à nos actes passés (et vies antérieures ?), et ils enclenchent des actes de même nature. Ceci est lié à la loi de cause à effet.
- jāti desha kala vyavahitanam api anantaryam smriti SAṀSKāRAyoh eka rupatva
La mémoire et les conditionnements ont la même forme. Les attributs de naissances, le lieu et le moment n’empêchent pas la manifestation des empreintes profondes.
Les SAṀSKāRAḤ et les VāSANā sont liées et en prenant conscience de ce lien, en travaillant dessus, on peut le déprogrammer. On ne subit plus, on devient acteur. On essaie de faire le lien et de tirer des leçons de notre vécu.
La solution : agir sur les habitudes et devenir conscients
Le sutra III.18 invite à méditer sur nos fruits anciens (vies antérieures).
I-50. tajjas-saṁskārah anya-saṁskāra pratibandhī
SAṀSKāRAḤ : habitudes, vient de sam : complet, accumulé, kR : agir.
De la pratique du yoga (du samadhi) naît une habitude autre qui fait contrepoids à nos habitudes.
Il faut remplacer les samskâras qui nous emprisonnent par des samskâras qui libèrent (qui ne créent pas l’ignorance, avidya), ni la souffrance (kléshas). Le yoga nous aide à remplacer nos samskaras. Il faut se libérer des routines si on en est prisonnier (recherche de liberté). Se libérer de nos attachements (ceux qui nous enferment, à nous de voir lesquels, par ex, pas forcément les attachements familiaux).
Le yoga est un chemin de déconditionnement
Les 8 membres du yoga permettent de se défaire de nos conditionnements mentaux et causes de souffrance. Les yamas et les niyamas en particulier. II. 12 à II. 15, (saucha pureté, hygiène de vie) Nettoyage contentement, modération, II. 40 à II. 43.
Sutra III.18, Par la vision claire des impressions latentes en nous, on a la connaissance de ce qui a précédé notre naissance
Voici un sutra qui nous parle des impressions latentes en nous (samskaras). Il nous donne finalement une méthode pour aller vers plus de déconditionnement.
Cette méthode consiste à observer (certains diront méditer), nos schémas et fonctionnements, nos comportements et habitudes, qui nous révèlent ce qui a été imprégné à notre personnage avant la naissance : les attentes de la famille, les cadres de la société (par exemple sur le genre, le milieu social, la couleur de peau), et tout l’héritage des ancêtres qui se transmet à travers nous. L’observation, si elle se place en retrait, sans jugement, et avec bienveillance et ouverture devient une méditation. Rien que d’observer ces schémas avec cette attitude aide à mieux se connaître et dénouer certains conditionnements.
La plupart des traductions de ce sutra interprètent « ce qui a précédé notre naissance » par la connaissance des vies antérieures, mais cela implique d’adhérer au concept de réincarnation ou de métempsychose, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde ! Selon moi, les yogas sutras se situent en dehors de toute croyance et de tout dogme, ils sont une invitation à l’expérience accessible par chacun quelque soit sa religion, sa situation sociale, son lieu de naissance, etc. donc je propose que chacun expérimente et se fasse son idée !
Se déconditionner de quoi ?
Le déconditionnement ne concerne pas le comportement. À chaque fois que l’on s’attache à un état, une croyance, on la démolit. Que reste-il au final ? La conscience pure ? Les mahasidhas étaient aussi des destructeurs de concept, remettant tout en question. Un peu comme François Lorin qui s’amuse pas mal à ce jeu là. La tradition du yoga regorge de figures non conventionnelles qui ont cherché à se déconditionner de tout. Les mahasiddhas avaient généralement une vie très peu conventionnelle, et a fortiori en comparaison avec la vie très réglée des moines bouddhistes. Certains mahasiddhas vivaient d’artisanat comme Saraha qui taillait des flèches, Kumbharipa qui était potier, Vinâ qui était musicien, Tantîpa qui était tisserand, un autre qui était forgeron. Ils transformaient leur travail en activité spirituelle. D’autres mahasiddhas avaient un comportement encore plus marginal, buvant, vivant dans des maisons de passe ou se nourrissant de carcasses de poissons comme Tilopa. La mystique des mahasiddhas rejetait donc toutes les apparences mondaines pour s’installer au cœur de la nature non-duelle des choses.
Réactions qui nous enferment
Si nous réagissons à un évènement par la colère, nous créons une empreinte qui facilitera à l’avenir les accès de colère en nous face à des situations. Si nous supprimons l’émotion, l’empreinte n’en persiste pas moins. Supprimer est une manifestation de rejet. C’est une action liée à un jugement (ignorance), qui risque d’engendrer des réactions similaires de rejet.
Réactions qui nous libèrent
Au lieu de ces réponses enfermantes (rejet et amplification), nous pouvons marquer un temps d’arrêt et entrer en contact avec la source de ce comportement. « Renvoyer à la source ». Comprendre, observer et accueillir peut être un moyen de se libérer. L’autre interprétation de renvoyer à la source (ou à contre-courant) est d’induire un antidode, un chemin inverse. Par exemple, face à l’ignorance la connaissance, face à la colère ou la jalousie, la compassion. Si nous comprenons que la personne qui nous met en colère est elle-même le jouet de son karma, nous pouvons ressentir de la compassion et nous détacher de notre émotion et comportement enfermants.
La meilleure réponse à cette réaction émotionnelle conditionnée est de la laisser s’auto-libérer, en restant soi même dans la conscience non duelle, libre de saisie ou de rejet. L’émotion surgit et se dissout. Mais cela n’est possible que quand la pratique est avancée et stable. Néanmoins chacun, quelque soit son niveau de pratique, peut faire une pause quand surgit l’émotion et de ne pas s’y identifier et décider de réagir autrement.
Il n’y a pas à proprement parlé d’émotion positive ou négative (sauf la joie, dans le sens d’ananda, une joie non emprunte d’attachement). On parle plus de comportements qui nous conditionnenet et nous enferment dans une identité. Même des émotions dites positives, comme le plaisir, peuvent conduire à des situations enfermantes, d’attachement et de conditionnement. Cela ne signifie pas les traits de caractères dits positifs (comme la compassion) n’existent plus une fois la libération contactée. Ils existent. Mais quand nous ne sommes plus le jouet des tendances karmiques, nous voyons clairement notre situation et y répondons de manière spontanément de manière appropriée, au lieu d’être poussés dans une direction et tirés dans une autre. Cette compassion sera universelle et inconditionnelle, totalement libre des illusions de la dualité.
Autre outil pour sortir du conditionnement : voir toute la vie comme un rêve.
Voir les situations comme un rêve, voir nos réactions comme un rêve. Alors la mainmise forte et émotive sur le phénomène se relâche. La situation devient plus claire et plus ouverte.
Il faut l’appliquer au moment de la perception, avant le moment de la réaction. Cette attitude permet aussi de rester lucide pendant le sommeil, autant que pendant la veille.
Mise en garde : il importe de ne pas perdre les responsabilités de vue et de respecter la logique de la vie conventionnelle. Lorsque vous répétez que la vie est un rêve c’est vrai mais si vous sautez d’un immeuble, vous tomberez quand même, vous ne volerez pas. Si vous n’allez pas travailler, les factures resterons impayées. Plongez les mains dans un feu et vous brûlerez. Il est important de rester ancré dans les réalités du monde relatif. Car aussi longtemps que « toi » et « moi » existent, un monde relatif existe, dans lequel nous vivons, d’autres êtres souffrent, et les décisions que nous prenons ont des conséquences.
Liens entre conditionnements et émotions (voir fiche dédiée Emotions et déconditionnements, avec exercices).
La tradition du tantra yoga estime que toutes les émotions enfermantes peuvent être reliés à ces différents kleshas. Le dzogchen les résume en 3 « poisons racines » au lieu de 5 : attachement (attraction compulsive), rejet et colère et ignorance. Il manque la peur et l’ego. Sans doute la peur est-elle rattachée au rejet-colère, et l’ego à l’ignorance. Dans ces traditions, les émotions ne sont pas négatives, mais un levier de transformation. Car dès lors que l’on observe qu’elles nous enferment, on peut les transformer. Voir le document spécifique sur les émotions et le déconditionnement.