Je veux devenir enseignant(e) de yoga… Faut il que ma formation soit certifiée ?

Le yoga attire de plus en plus. Et c’est bien légitime, car il répond à plusieurs aspirations : des aspirations de bien-être, de sens, de partage, de connaissance, de santé, de spiritualité.

Les demandes étant plus nombreuses, il y a besoin de davantage d’enseignants. Et cela tombe bien, puisque de plus en plus de personnes veulent devenir enseignants.

Cependant, les formations sont diverses et il est difficile de s’y retrouver. J’ai eu la même difficulté lorsque j’ai voulu me former il y a 15 ans. Mais il y a avait moins d’offres et essentiellement 4 grandes fédérations en France, en plus de la possibilité de se former en Inde. C’est le bouche à oreille qui m’a été le plus utile à l’époque. J’ai simplement demandé à mon enseignante d’alors, Victoria Diehl, où elle me conseillait de me former. Elle m’a mise en relation avec son propre formateur, François Lorin, qui est devenu le mien. François est affilié à l’Institut Français du Yoga (IFY), qui s’appelait alors Viniyoga, l’une des 4 grandes fédérations d’enseignants de yoga à l’époque. François est à l’initiative de la création de l’IFY avec d’autres enseignants. Lui-même a été formé par Krishnamacharya et son fils Desikashar, en Inde. Krishnamacharya est à l’origine de nombreuses voies de yoga qui ont diffusé dans le monde : Asthanga, Iyengar, Viniyoga, etc. Et nous parlons là de Hatha-Yoga (yoga postural), car il existe aussi d’autres types de yoga : Kundalini Yoga, Yoga tantrique, Bhakti Yoga (yoga de la dévotion), etc. Enfin pour être plus précis, le yoga suivi par Krishnamacharya et par François Lorin se rapproche plus du Raja Yoga (Yoga royal, qui intègre la philosophie, la méditation, en plus des postures).

Je sais depuis plusieurs années que j’ai envie de former des enseignants de yoga. Je me suis demandée quelle voie était la plus indiquée, car les écoles se sont multipliées et le choix est plus large encore qu’avant. J’ai trouvé beaucoup de profondeur dans l’enseignement déployé par l’IFY. Mais j’en ai trouvé aussi auprès d’autres écoles, telles que celle de Walter Ruta en Italie (disciple de Shri Shri Shri Satshitanenda). J’ai exploré d’autres univers proche du yoga : pleine conscience, toumo, … Au point parfois de ne plus savoir ce qui caractérise pleinement le yoga, car en fait il s’agit d’une connaissance qui relie le soi au monde. Donc, beaucoup de choses, alors peuvent être considérés comme du yoga. Mais deux éléments essentiellement m’a toujours ramené dans la clarté et la confiance : les Yoga-Sutra et l’expérience. Les Yoga-Sutra sont un recueil d’aphorisme qui guide avec rigueur le cheminement vers le yoga. Ainsi, chaque expérience, chaque enseignement peut être relié ou non à ce chemin. La formation de yoga que je souhaite donner est de plus en plus claire. Mais il me restait à décider si je devais rejoindre une forme de certification ?

Je n’ai toujours pas tranché. Ce qui m’a semblé essentiel c’est de proposer un ensemble de modules cohérents et de convier des intervenants dont j’admire la posture et les compétences. J’ai donc sollicité Damien, Richard, Véronique. Nous avons mis dans ce contenu ce qui nous semble essentiel et inspirant pour les futurs enseignants de yoga, qu’ils souhaitent enseigner ou non. Car avant tout, les personnes qui désirent suivre une formation vont vivre une transformation personnelle. C’est souvent ce qui les pousse à s’inscrire : approfondir le yoga. Notre idée est que c’est l’expérience avant tout qui sera transformatrice, bien plus que le contenu théorique de l’anatomie et des postures. Certes, il en faut du contenu théorique, mais l’important est avant tout la transformation intérieure. Celle qui donne les outils pour accompagner l’autre dans sa pratique du yoga. Et bien sûr s’accompagner soi-même. Donc, il s’agit d’une formation où l’expérience tient une place cruciale, ainsi que le lien au vivant. Et c’est ce qui la différencie et en fait la richesse.

Maintenant, faut-il rejoindre par exemple Yoga Alliance ? Yoga Alliance est une organisation américaine qui accrédite des formations du monde entier et « en modifie à la fois le contenu et l’économie ». Je cite ici la page 190 du livre « Yoga, une histoire monde », un livre récent dont je vous conseille la lecture (Ed La Découverte). Écrit par Marie Kock, une journalise et enseignante de yoga, il brosse un horizon détaillé de l’évolution du yoga dans le monde. « Crée en 1997, la Yoga Alliance définit dès 1999 une série de conditions à remplir pour obtenir son label, qui peut s’opposer à des formations de professeur RYT (Registered Yoga Teacher) ou RYS (Register Yoga School). »  » Perdus dans l’offre pléthorique des formations, les élèves désirant se lancer dans un « yoga teacher training » n’ont bien souvent que celui-ci pour se rassurer sur la qualité d’un professeur. Pourtant, […] la certification par Yoga Alliance n’atteste qu’un certain nombre de standards. Elle impose la durée des formations (200, 300 ou 500 heures) et le temps qui doit être consacré aux enseignements à l’intérieur de la formation.  » « Mais si l’Alliance a donné des consignes sur la forme, elle n’a jamais donné de directives sur le fond. » « Et c’est ce qui a poussé le professeur James Brown à publier un post incendiaire devenu viral dans le milieu, sur le blog d’une école en ligne, American Yoga : « Le Yoga Alliance est en train de ruiner le yoga » (« Yoga Alliance is Ruining Yoga », americanyoga.school 7 janvier 2014). Dans ce texte, il dénonce le manque de rigueur de ce système de certification, notamment parce que rien n’est prévu pour apprendre à y limiter les blessures dans les cours. » Donc, pas sûr que Yoga Alliance soit nécessaire pour choisir une formation. Par contre, il nous semble utile qu’elle soit accréditée par les fonds formation qui peuvent prendre en charge une partie des coûts de la formation pour les stagiaires. Et nous allons tenter de l’obtenir. C’est un parcours du combattant administratif paraît-il…

Si vous voulez enseigner dans une MJC, un hôpital, une université, on vous demandera un diplôme d’une école de yoga, mais pas une certification. Il n’y a pas en France, de diplôme d’État qui certifie le yoga, car le yoga n’est affiliable ni au ministère de la Santé, ni des Sports, ni de la Culture, mais à tous en même temps et plus encore. C’est une bonne chose néanmoins, car cela évite de le mettre dans une case, et cela permet de conserver une part de liberté. N’oublions pas que c’est à la recherche de la liberté que nous conduit le yoga. Donc, pour répondre aux questions des aspirants à l’enseignement du yoga, je donnerai deux conseils, évitez les formation qui durent moins d’un an, les apprentissages ont besoin de temps pour être digérées. Et faîtes marcher vos oreilles… Le bouche à oreille, la rencontre en direct des formateurs, en participant à leur cours, leur stages, en les rencontrant… Afin que chacun trouve la formation qui lui convient.


2 commentaires sur “Je veux devenir enseignant(e) de yoga… Faut il que ma formation soit certifiée ?”

  1. Merci!
    chacune de mes lectures concernant le yoga me conforte et m’encre toujours plus dans mon envie de poursuivre mon cheminement sur cette voie…
    Donc merci pour chaque cailloux que vous allez y semer!
    J’ai hâte de commencer ma formation avec vous…
    Belle journée à vous.

  2. Ping :Formation à l’enseignement du yoga – Yoga : lumière de l'éveil

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