La cohérence cardiaque en yoga, pour quoi faire ?


Le yoga inclue la régulation et la maîtrise du souffle dans la panoplie de ses outils. Parmi les exercices respiratoires du yoga, on trouve les respirations à durée contrôlée. On peut par exemple imposer une expiration deux fois plus longue que l’inspiration ou de durée égale. Une multitude de variation sont possibles. Une de ces techniques rejoint de très près le principe de la « cohérence cardiaque ».

La cohérence cardiaque s’installe à partir de 6 respirations basées sur une égalité de la durée d’Inspir (5 secondes) et d’Expir (5 secondes).

La cohérence cardiaque, c’est quoi ?

On pourrait être porté à penser qu’un cœur en santé bat très régulièrement comme un métronome, mais il n’en est rien. Même au repos de petites variations dans le rythme cardiaque d’une personne en santé sont observées sur l’électrocardiogramme, un phénomène nommé variabilité de fréquence cardiaque (VFC) qui est le degré de fluctuation de l’intervalle entre deux contractions du cœur. Ces variations augmentent dans des situations anxiogènes et au contraire diminuent lorsque nous sommes apaisés. Le concept de cohérence cardiaque fait référence à l’état d’harmonie ou de stabilité de ces variations. Une méthode basée sur le contrôle de la respiration aussi nommée « cohérence cardiaque » a été développée à partir de ce concept et permet de diminuer le rythme cardiaque et de calmer l’anxiété et le stress.

Le cœur est sous l’influence du système nerveux sympathique (SNS) et du système nerveux parasympathique (SNP) qui agissent de façon opposée. L’accélération du rythme cardiaque provoqué par la colère, la peur ou l’anxiété est causée par des stimuli du cerveau qui sont transmis au cœur via le SNS, alors que la diminution du rythme cardiaque contrôlée par le cerveau au repos est relayée par le SNP.

Le cerveau influence donc directement le rythme cardiaque, mais cette connexion n’est pas à sens unique : le cœur peut lui aussi influencer le cerveau, via des nerfs afférents.

Comment faire ?

La méthode de base consiste à faire 6 respirations par minute (inspiration durant 5 secondes puis expiration durant 5 secondes), pendant 5 minutes en tout. On peut utiliser la respiration Ujaï (voir sur ce site) pratiquée en yoga, pour générer ce rythme.

A quoi ça sert ?


« La cohérence cardiaque permet non seulement d’abaisser le niveau de cortisol, l’hormone responsable du stress, mais aussi la tension artérielle.  » p 110 Yoga, une histoire monde. Ed La Découverte, Marie Kock.
Plusieurs études indiquent que la méthode de respiration mentionnée ci-haut avec une rétroaction biologique de la variabilité de fréquence cardiaque induit la cohérence cardiaque et apporte plusieurs bienfaits, incluant la diminution de la pression artérielle chez des adultes préhypertendus et hypertendus, l’atténuation des symptômes associés au stress et de l’anxiété chez des étudiantes, à la dépression chez des adultes, à la dépression périnatale et aux douleurs chroniques cervicales liées au stress. Quelques études indiquent que la cohérence cardiaque pourrait améliorer la fonction cognitive et le contrôle de soi.

2 commentaires sur “La cohérence cardiaque en yoga, pour quoi faire ?”

  1. Merci pour cet article! Petite remarque:
    « Ces variations augmentent dans des situations anxiogènes et au contraire diminuent lorsque nous sommes apaisés ».
    Pas tout à fait il me semble. C’est directement le rythme cardiaque (battements par minute) qui est influencé par ces états mentaux, et qui en moyenne augmente (stress) ou diminue (relaxation). Les variations de ce rythme tendent à réduire en situation de stress (variations faibles, aléatoire, incohérentes) et augmenter en situation de relaxation – respiration lente et profonde jusqu’à atteindre un maximum de variabilité autour de 1 cycle / 10 sec (la fameuse cohérence cardiaque).

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