Bhastrika

Etymologie : Bhastrika, le soufflet du forgeron

Technique :

Gheranda samhita (75-76) : « Comme le soufflet du forgeron se dilate et se contracte constamment, de même qu’il (le yogi) inspire l’air par les deux narines, lentement, en gonflant l’abdomen, puis qu’il le rejette rapidement (l’air faisant le bruit du soufflet). Ayant ainsi inspiré et expiré 20 fois qu’il effectue Khumabaka (rétention du souffle) et rejette l’air par la même méthode. Que le sage pratique ce Bhastrika-Kumbhaka trois fois. Il ne souffrira jamais d’aucune maladie et sera toujours en bonne santé». Comme le dit A. Van Lysbeth, cette description pourrait aussi convenir à Khapalabhati !

Certains confondent les deux exercices. Quelle est la différence ? Kapalabhati peut être considéré comme une forme athénuée et préparatoire de Bhastrika.

C’est surtout le lieu de l’action qui est différent.

Source : A. Van Lysbeth, Pranayama

En posture assise, de préférence vajarasana, siddhasana ou padmasana, avec sangle abdominale contrôlée, narines propres et dégagées. Colonne redressée, avec ujaï.

Expirer puissamment et rapidement à partir du diaphragme et des côtes. Laisser l’inspir se faire librement.

Durée : après une minute environ exp profonde, inspir profonde et rétention avec 3 bandhas. Durée de la rétention : veiller à ce que l’expir suivant soit confortable sinon c’est un signe que la rétention a duré trop longtemps.

Rythme : ne pas dépasser 40 expulsions au début puis monter à 60 si pas de fatigues. Variantes :

  • Avec narines alternées pendant les respirations (changer de narine à chaque expir)
  • Après la rétention expir par la narine droite uniquement et lentement

Effets physiologiques : « le sang se sature d’oxygène tandis que de grandes quantités de CO2 sont expulsées. Le pH du sang et sa teneur en CO2 se modifient temporairement. Le CO2 n’est pas un gaz toxique. Il entre dans la composition normale du sang en quantité bien déterminée et remarquablement stable. Les suffoqués ne sont pas sauvés par une administration d’oxygène mais on leur insuffle du CO2. Donc en temps ordinaire, seul l’excedant de CO2 est éliminé du sang au miment de son passage dans les alvéoles pulmonaires. Le rejet d’importantes quantités de CO2 pendant bhastrika abaisse le taux de CO2 dans le sang. Pour rétablir au plus vite le taux normal de CO2, l’adapte bloque le souffle à poumons pleins. Mais entre temps la respiration cellulaire a été accélérée par bhastrika, ce qui produit une revitalisation de l’organisme » p218

Effets énergétiques et praniques : la modifacation du débit sanguin en particulier dans le crâne active Ajna Chakra et Sahasrara. En intoriorisant la rétention au niveau du muladhara au moment de la rétention, on crée un résonnance entre les chakras du bas et ceux du haut. Prana et apana se rejoignent. Leur union agit sur la kundalini. Les énergies praniques sont guidées à travers sushumna. La puissance de bastrika permet souvent de débloquer des nœuds (émotionnels et énergétiques) au niveau de ce canal central.

Bhastrika a pour effet également d’augmenter la durée possible de rétention, ce qui est utile pour les exercices de toumo par exemple. Par le nettoyage et la concentration qu’il invite, c’est un très bon exercice de préparation à la méditation.

Précautions :

  • Respiration très puissante, pas pour les débutants, il faut maitriser sangle abdominale, trois bandhas, khumabaka, kapalabathi
  • Pour certaines personnes, le « débouchage » énergétique provoqué dans le canal central peut être très pertubant, c’est pourquoi il vaut mieux pratiquer bastrika une fois les autres exercices mis en place (règles de vie, asana, 8 membres du yoga).
  • Bastrika est aussi puissant pour le cœur (risque d’arythmie et les poumons) donc il faut pratiquer sans brutalité, sans chercher l’accélération à tout pris ou la puissance. Y aller progressivement ! Les alvéoles pulmonaires sont très délicats. Effectuer jalandhara bandha permet de préserver les impacts cardiaques (dixit Van Lysbeth !).

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